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vendredi 21 novembre 2014

Comment on s'informe AUJOURD'HUI ?

La question m'a été posée hier durant le premier panel des 43émes Assises de la Presse Francophone qui se tiennent en ce moment à Dakar. Devant un parterre de journalistes venu d'horizon d'hivers (plus de 60 pays), ma position a été sans détour et cela n'a pas plu à certains « experts – professionnels journalistes de renoms ».


J'avais séquencé mon argumentaire de façon chronologique :
En 1994, vingt ans derrière, certaines familles africaines suivaient toujours les informations via un post téléviseur noir et blanc. Informations délivrées (dans la plus part du temps) par un seul organe de presse qui reçoit la déclinaison « d'une presse d'état » car étant la seule chaîne d'information du pays. Y a vingt ans, on faisait la queue dans des télécentres pour passer des appels (en faisant une course contre la montre devant le taxaplus pour éviter d'avoir à payer un montant qui dépasse la somme prévue. Y a vingt ans, certains d'entre nous ne lisaient un Journal que deux à trois jours après sa publication et d'autres ne s’intéressaient point aux « informations – communiqués officiels et annonces » publiées dans la presse écrite. La radio peinée à assurer des « directs ».

En 2004, dix ans après, le monde des médias a fini d'épouser la dimension TIC (Technologie de l'Information et de la Communication) dans la conception, la production et la diffusion de l'information. Les TIC ont rendu plus accessible, plus flexible, plus facile et plus libre la consommation de l'information. Le traitement devient plus rapide et la diffusion touche des millions de personnes en temps record. L'exploitation et la consommation se bonifient avec l'interactivité et la proactivité. Le développement des supports a imposé une nouvelle façon d'informer et le Rich Média est venu apporter une nouvelle réponse aux exigences des consommateurs. Ces derniers ( constituant souvent des sources pour les journalistes ) ont fini de devenir eux-aussi des producteurs d'information et font partie du mécanisme de conception, production et diffusion.

Aujourd'hui en 2014, cette « TIC : Technologie de l'information et de la Communication» a laissé la place à une « TR : Technologie de la Relation». Ce que nous savons proviennent en général de notre réseau d'amis. Ceux sont nos contacts, nos amis, nos follower qui nous informent quotidiennement. C'est ce que nous lisons à travers la publication d'un ami sur Facebook, ce que nous voyons à travers le Tweet d'un contact, ce que nous visualisons via une vidéo Youtube partagée par un internaute. Cette nouvelle dimension qui intègre la source du journaliste au centre d'un écosystème de diffusion, de partage et d'exploitation de l'information devrait pousser les journalistes, maisons de presse à réorienter leur stratégie de production et de diffusion. Certaines maisons de presse l'ont déjà compris. Al Jazeera avec AjStream, France 24 avec les Observateurs, RFI avec Mondoblog... C'est seulement en Afrique qu'un journaliste professionnel ose te dire que Twitter ou Facebook sont dans l'ordre des gazouilles exclusivement et que le taux te pénétration d'internet dans nos pays ne favorise pas une démocratisation de l'accès à l'information via ces outils ou supports.

Je réponds tout simplement en leur demandant, est-ce qu'avec l’avènement de la télévision, toutes les maisons en Afrique étaient équipées de postes téléviseurs ? Pourquoi diantre vouloir toujours s'appuyer sur l'argument de la connectivité ? Même dans les pays les plus en avance, on trouvera des personnes qui n'ont jamais utilisé internet. Au lieu de comprendre l'évolution du monde et de se mettre à jour pour éviter de subir cette « révolution digitale », on se retrouve toujours à s'interroger les uns les autres.

Je reviendrai sur ce sujet de façon plus large avec un dossier sur le plan africain. 


Voici ce que je disais de la presse et du Journalisme 2.0 y a deux ans.

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